La liberté d'expression

Bon, même si j'ai un peu l'impression de prêcher dans le désert, je vais quand même poster ceci, car je sais qu'il y a encore des gens qui viennent nous rendre visite...

Avec le dernier "scandale" à avoir frappé le merveilleux monde des humoristes dernièrement, à savoir un sketch refusé au Gala Les Olivier et le refoulement d'un illuminé à la frontière canadienne, on s'est remis à parler de plus belle du droit sacré à la liberté d'expression. Et on a encore eu droit à toutes les sauces, les uns hurlant au complot mondial et les plus modérés parlant de situation "préoccupante". En tout cas, on pourra dire que tout le monde a pu s'exprimer là-dessus...

De tous les humoristes présents au gala, seul Martin Matte a eu le courage d'y aller d'une opinion un peu à contre-courant, parlant de cette espèce d'enflure qu'ont tendance à prendre les événements de ce genre dans les médias, alors qu'en réalité la situation ne s'y prête guère. Matte a fait valoir, à juste titre, que la liberté d'expression n'était pas si mal en point au Québec, lui-même ayant pu aborder des thèmes extrêmement délicats au cours de sa carrière sans être censuré une seule fois. Mais voulant peut-être éviter de se mettre tout le monde à dos, il a ensuite distribué les sucreries en disant que la censure n'était pas une solution et qu'il fallait laisser le public décider.

Malheureusement, c'est là que le bât blesse. Car s'il y a une chose que l'Histoire nous a enseignée, c'est qu'on ne peut pas laisser le public décider.

Si on avait FERMÉ LA GUEULE à Adolf Hitler dans les années 30, on aurait évité la deuxième guerre mondiale, le conflit le plus meurtrier de l'histoire de l'humanité. Rien que cela. Si on avait FERMÉ LA GUEULE à Jim Jones, on aurait évité l'hécatombe qui a coûté la vie à quelques 900 zozos qui avaient bu ses paroles, et cru à ses histoires apocalyptiques. Laisser les gens décider ? Mon cul. Quand Dieudonné monte la tête à toute sa bande d'excités, en affirmant que les Américains sont des ordures de la pire espèce, s'étant livrés au "génocide" des Indiens d'Amérique - une opinion curieusement populaire en France, même s'il s'agit d'une grossièreté évidente sur le plan historique - ben c'est inciter les gens à la haine en jouant de la désinformation. C'est cracher à la gueule de ceux qui sont allés au front pour sortir la France de l'occupation nazie, et c'est montrer bien peu d'estime pour son propre public. Et bien sûr, il n'est pas nécessaire de détenir un prix Nobel de physique pour comprendre le jeu de Dieudonné : les Américains appuient Israël, et combattent les zozos qui se font monter la tête par d'autres barbus du genre et qui se font péter en tuant des innocents. Parce qu'ensuite ils pourront rejoindre un autre barbu imaginaire dans un club-med du genre caviar et jolies vierges à volonté...

Il faut stopper ces conneries, et avec un minimum de recul et de bon sens, on peut comprendre pourquoi les Juifs, entre autres, l'ont compris. Je ne suis pas un fan d'Israël, loin de là, ni un fan des Juifs en général, mais quand des gens se font massacrer ça concerne tout le monde, et ça commande des mesures pour que de tels actes ne se répètent pas.