Eugenie s'amuse en Californie...

Ce mystérieux message, laissé par Eugenie sur sa page Facebook le jour de la Saint-Valentin, a-t-il chatouillé les hormones des as de la raquette ? Après le beau Grigor à Acapulco, voici donc Eugenie en compagnie du beau Stanislas Wawrinka, "Stan" pour les intimes, troisième raquette mondiale et vainqueur de l'Open d'Australie...



Malgré un nom on-ne-peut-plus polonais il ne faut pas se méprendre: Stan est Suisse et s'exprime dans un français impeccable. Et à l'instar de sa charmante compagne, il avait fait belle figure à Melbourne, battant en finale un Rafael Nadal blessé, abattu et en larmes...

Eugenie et Stan sont en Californie pour le fameux tournoi d'Indian Wells, tournoi qui est boycotté depuis 2001 par les soeurs Williams à la suite du "drame" qui s'y était joué cette année-là. En effet, à cette époque, les soeurs Williams faisaient la pluie et le beau temps au tennis féminin, écrasant la suprématie blanche avec une telle facilité que c'en était gênant. Et à ce tournoi, en 2001, le hasard fit en sorte qu'elles se retrouvèrent l'une contre l'autre en demi-finale. Seulement, quelques minutes avant le début du match, Venus déclara forfait, prétextant une blessure. De ce fait, elle assurait à sa soeur Serena un laissez-passer pour la grande finale sans que cette dernière ait à se battre pour l'obtenir, contrairement à Kim Clijsters, l'autre finaliste. Le public, déjà irrité d'avoir été privé d'un match de demi-finale à la dernière minute, s'est mis à accuser les Williams de fourberie et la tension est montée en flèche. Tant et si bien que le fameux jour de la finale, le public était chauffé à blanc, sans vouloir faire de jeu de mots, et attendait les Williams de pied ferme. Ce qui devait arriver arriva... Quand Serena s'est pointée sur le court, elle fut accueillie par un tonnerre de huées, et ce fut encore pire quand Venus et son père sont apparus et se sont rendus à leurs sièges. Huées, invectives, insultes raciales, tout y était. Et quand Serena a enfin gagné le match, les huées ont repris de plus belle, même lorsqu'elle alla embrasser son père et sa soeur dans l'assistance. À cette occasion on a vu Venus accrocher sa soeur et lui parler dans l'oreille..., et d'aucuns se doutaient qu'il ne s'agissait pas là de simples félicitations... Ce fut la dernière fois qu'on a vu les Williams à Indian Wells.

Faut savoir aussi qu'Indian Wells (dont le nom officiel du tournoi est "BNP Paribas Open") est un tournoi "mandatory" chez les femmes, c'est-à-dire qu'il est obligatoire, pour les joueuses du top 10, d'y participer sous peine d'amende et/ou de suspension. Les femmes ont quatre tournois de ce genre par année (Indian Wells, Miami, Madrid et Beijing). Donc refuser d'y aller n'est pas une mince affaire. Mais puisque dans cette histoire des allégations de racisme furent évoquées, la WTA n'osa jamais sanctionner les soeurs Williams...

Si, à chaque année, on se demande si les Williams vont lever leur boycott, cette année ce fut assez spécial. En effet, à l'Open d'Australie en janvier dernier, Serena avait laissé entendre qu'elle pourrait bien, cette année, jouer à Indian Wells. Soi-disant parce qu'elle avait été inspirée par Nelson Mandela et tout ça... Elle avait même fait mettre son nom sur la liste par son gérant. Mais, vendredi dernier, après "mûre réflexion", elle se ravisa et annula sa participation...

Pour revenir à Eugenie, elle accompagnait Stan hier soir à Los Angeles lors du match de hockey opposant les Kings aux Canadiens. Et c'était pour assister à la première défaite de Nos Glorieux dans cette enceinte depuis 2003... Ça augure pas ben...

 

Eugenie a offert aujourd'hui une performance tout-à-fait éclatante en disposant de l'Italienne Sara Errani, 10e joueuse mondiale, en deux sets identiques de 6-3, 6-3. Ce faisant, la Montréalaise s'assure d'une place en huitièmes de finale de ce fameux tournoi d'Indian Wells.



À mon sens, il s'agit là d'un exploit encore plus grand qu'en Australie, où elle avait battu la Serbe Ana Ivanovic, 13e au monde et tombeuse de Serena Williams, et qui lui avait permis d'atteindre la demi-finale face à Na Li.

Malgré de beaux efforts l'Italienne n'a jamais vraiment été dans le coup, et montra au deuxième set des signes évidents de frustration et d'impatience. Sa poignée de main à la fin de la partie était de glace.

Eugenie a donc franchi les trois premiers tours. Faut dire qu'elle avait bénéficié d'un bye (un laissez-passer) au premier tour. Au deuxième tour, avant-hier, elle avait battu la Chinoise Shuai Peng, 40e mondiale, en deux sets faciles de 6-2, 6-2.

J'ai regardé le match cet après-midi, sur internet. J'ai remarqué qu'Eugenie, dans l'ensemble, a bien amélioré son service. Il lui reste cependant du progrès à faire dans cet aspect de son jeu. Pour le reste elle est redoutable: elle est forte en fond de terrain, avec des balles lourdes et profondes, elle a des choix de jeu souvent remarquables et elle est très bonne en retour de service. Reste son service à fortifier.

Au deuxième set Eugenie a montré des signes de fatigue. J'espère qu'elle aura la chance de bien se reposer demain, car son prochain match sera contre la redoutable Simona Halep, une méchante cogneuse. Cette Roumaine est classée 7e au monde. Mais bon, au tournoi précédent Halep avait déclaré forfait à cause d'une blessure, alors peut-être qu'elle ne sera pas au meilleur de sa forme. Sinon Eugenie devra vraiment puiser au fond d'elle-même...

Pour ce qui est de notre autre Québécoise en lice, Aleksandra Wozniak, elle jouera son match de troisième tour demain, face à la Russe Anastasia Pavlyuchenkova, 22e mondiale...